Comment HEC Paris a réduit son empreinte carbone de 27% grâce à une simple tarification ?

Dans la lutte contre le changement climatique, chaque initiative compte. HEC Paris a récemment démontré qu'une simple modification des prix peut avoir un impact significatif sur les habitudes alimentaires et, par conséquent, sur les émissions de CO2. Grâce à une série d'initiatives audacieuses, l'université a réussi à réduire l'empreinte carbone de sa cafétéria de 27%. Découvrons comment cette approche innovante pourrait inspirer d'autres établissements à suivre le même chemin.

Sensibilisation et information : un premier pas vers le changement ?

Avant de mettre en place des mesures concrètes, il est crucial de sensibiliser la communauté aux enjeux environnementaux.

Une étude du World Resources Institute (WRI) a montré que l'utilisation de messages environnementaux bien conçus peut influencer les choix alimentaires.

Par exemple, en affichant des messages sur l'impact écologique des repas, une étude a révélé que 25% des repas choisis étaient végétariens, contre 12% sans ces messages.

Néanmoins, le simple affichage semble insuffisant. Dans cette expérimentation, l'affichage des émissions de CO2 a permis une réduction de seulement 4% des émissions, démontrant que l'information seule a un impact limité sur les comportements alimentaires.

L'Expérience de HEC Paris : une tarification modulée pour des choix responsables

Pour atteindre cet objectif, HEC Paris a mis en place une expérience innovante sous la direction de Stefano Lovo, professeur de finance. L'idée était simple : introduire une tarification différenciée en fonction de l'impact carbone des plats. Voici comment cela s'est déroulé :

  • Définition d'un "droit à polluer" : Un seuil de 3 kg de CO2 par plat a été établi, correspondant à la moyenne des émissions des plats du restaurant universitaire.
  • Niveaux de tarification : Les plats dépassant ce seuil étaient taxés, tandis que ceux en dessous étaient subventionnés. Les niveaux de tarification variaient de 10 centimes à 1 euro par kg de CO2.

Concrétement :

  • Un risotto aux champignons ne coûte plus que 2€ aux étudiants
  • Un steak frite lui coûte désormais 7€

Et les résultats ont été impressionnants :

La réduction des émissions a varié de 9% à 27%, en fonction du niveau de tarification, prouvant que les incitations financières sont bien plus efficaces :

  • La tarification à 10 centimes par kg de CO2 a réduit les émissions de 9%.
  • La tarification à 25 centimes par kg a réduit les émissions de 13%.
  • La tarification à 50 centimes a réduit les émissions de 20%.
  • La tarification à 1€ a réduit les émissions de 27%.

Analyse des résultats : la preuve par les chiffres

L'expérience de HEC Paris a démontré que la tarification est une mesure bien plus efficace que le simple affichage des émissions de CO2. Une enquête menée auprès des étudiants a révélé que 60% d'entre eux préféraient la tarification écologique, contre seulement 6,5% pour l'affichage des émissions.

Ces résultats montrent que les étudiants sont prêts à ajuster leurs choix alimentaires lorsque les prix reflètent l'impact environnemental. Cette sensibilisation accrue pourrait avoir un effet durable, même en dehors du cadre universitaire.

Ce succès pourrait inspirer d'autres établissements à adopter des mesures similaires, contribuant ainsi à une réduction significative des émissions de CO2 à plus grande échelle.

Conclusion

L'expérience de HEC Paris démontre que des ajustements de prix, même modestes, peuvent avoir un impact considérable sur les habitudes alimentaires et l'empreinte carbone. En adoptant une tarification écologique, nous pouvons non seulement réduire les émissions de CO2, mais aussi sensibiliser les communautés aux enjeux environnementaux. Il est temps pour d'autres établissements de suivre cet exemple et de contribuer à un avenir plus durable.

Depuis 2 ans, fort de cette conviction (qui est désormais une preuve), chez Ekip, via notre titre restaurant, nous subventionnons les restaurants et les commerces alimentaires qui respectent les accords de Paris. Concrètement, les salariés équipés de notre titre restaurant payent 5 à 20% de moins quand ils vont dans un restaurant végétarien ou lorsqu’ils consomment dans un magasin anti-gaspi.