Les surcoûts cachés des solutions de tickets restaurant qui utilisent l'open banking (May, OpenEat, ...)

Les surcoûts cachés des solutions de tickets restaurant qui utilisent l'open banking (May, OpenEat, ...)
Photo by Blake Wisz / Unsplash

De nouvelles solutions de titres restaurant, comme May ou OpenEat adoptent des technologies innovantes telles que l’Open Banking pour "simplifier" l'utilisation.

Concrétement,  ces solutions proposent aux salariés de connecter leur compte bancaire personnelle, d'analyser toutes les dépenses réalisés et de rembourser uniquement les dépenses liées à la restauration et à l'alimentation.

Mais derrière cette apparente modernité se cachent des surcoûts invisibles pour les salariés, notamment en raison de leur impact sur l'impôt sur le revenu.

Comment ça marche ?

Traditionnellement, la part salariale des titres restaurant est directement déduite du salaire brut. Cette contribution ne rentre donc pas dans le calcul de l'impôt sur le revenu, ce qui en fait un avantage fiscal pour les salariés.

Or, les solutions utilisant l'Open Banking fonctionnent différemment :

  1. Le salarié paie directement ses dépenses alimentaires depuis son compte bancaire.
  2. Le titre restaurant (ou la solution) rembourse ensuite tout ou partie des dépenses.

L'inconvénient fiscal de l'Open Banking

Lorsque le salarié paie avec son compte bancaire, la dépense est considérée comme un revenu imposable. Pourquoi ? Parce que dans ce modèle, il s’agit d’un remboursement, et non d’une retenue directe sur salaire. Ainsi, la part salariale que le salarié finance lui-même entre dans l’assiette de calcul de l’impôt.

Prenons un exemple concret :

  • Un salarié contribue à hauteur de 100 € pour ses titres restaurant.
  • Avec un taux d'imposition de 5 %, ce montant s’ajoute au revenu imposable et engendre un surcoût fiscal pour le salarié de 5 €.

Avec une solution utilisant l’Open Banking, le salarié paie indirectement une partie de cette somme à l’administration fiscale. Et cela dépend du niveau d'imposition (dans cet exemple, 5%).

Pour une personne utilisant des titres restaurant avec des cartes (comme Ekip) :

  • Les 100 € sont déduits du salaire brut avant impôt.
  • Le salarié ne paie donc pas d’impôt sur cette somme.

Mais qui payent l'impôt sur le revenu ?

En 2020, plus de 50% des français payaient un impôt sur le revenu. Les solutions d'Open Banking représentent donc un surcoût supplémentaire pour plus de la moitié des salariés.

Source : ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance – DGFiP Statistiques de l’impôt 2021 portant sur les revenus 2020

Un surcoût sous-estimé

Ce surcoût peut sembler faible à première vue (quelques euros par salarié par mois), mais il est souvent supérieur aux coûts de fonctionnement des solutions de tickets restaurant et en plus, il s’accumule avec le temps. Prenons par exemple une année complète :

  • 100 € par mois de contribution salariale représentent 1 200 € sur l’année.
  • Avec un taux d'imposition de 5 %, cela représente 60 € d’impôt supplémentaire.

Pour des taux d'imposition plus élevés, comme 10 % ou 15 %, le surcoût devient encore plus significatif.

Conclusion

Pour éviter ces surcoûts cachés, il est essentiel de préférer des solutions de titres restaurant reconnus par la CNTR, et qui sont fiscalement avantageuses. Les salariés comme les entreprises y gagnent en pouvoir d'achat et en simplicité.