Pourquoi devrait-on changer le nom "titre restaurant" en "titre déjeuner" ?

Pourquoi devrait-on changer le nom "titre restaurant" en "titre déjeuner" ?
Photo by Tina Dawson / Unsplash

Depuis des décennies, le titre restaurant s’est imposé comme un avantage incontournable pour les salariés en France. Cependant, ce terme historique pourrait aujourd’hui être réévalué pour mieux refléter les évolutions des pratiques alimentaires et des modes de travail. Voici pourquoi nous pensons qu’il serait pertinent d’adopter le nom de "titre déjeuner".

1. Une appellation plus inclusive

Le terme "restaurant" peut suggérer que ces titres sont exclusivement destinés à financer des repas pris dans des établissements de restauration. Pourtant, les salariés les utilisent de plus en plus pour acheter des repas à emporter, des produits alimentaires dans des supermarchés, ou encore des livraisons à domicile.

Adopter l’appellation "titre déjeuner" refléterait mieux cette diversité d’usages et éviterait toute confusion sur les possibilités offertes par ces titres. Cette dénomination mettrait en avant l’idée que ces titres sont au service des salariés, où qu’ils choisissent de consommer leur repas.

2. Un rappel historique

Le titre restaurant a été créé en 1967 dans le cadre d’une dérogation permettant aux employeurs de contribuer au financement des repas de leurs salariés sans alourdir les charges sociales. Cette mesure visait à répondre aux besoins d’une population active qui déjeunait principalement à l’extérieur en raison des horaires de travail et des contraintes de déplacement. Initialement conçu pour les repas pris au restaurant, ce dispositif a progressivement évolué pour inclure une utilisation plus large, adaptée aux changements des habitudes de consommation.

Dans les premières années, le titre restaurant était majoritairement utilisé dans des brasseries, des bistrots et des cantines d’entreprise. Avec le temps, les supermarchés, les traiteurs et les plateformes de livraison sont devenus des acteurs majeurs, transformant le rôle de ce titre dans la vie quotidienne des salariés.

3. Une clarification de l’objet social

L’objectif principal du titre restaurant n’a jamais été de soutenir les restaurants, bien que cela puisse en être une conséquence indirecte. Son objet social est avant tout de garantir aux salariés un accès à un repas de qualité pendant leur journée de travail, peu importe qu’il soit consommé au restaurant, à domicile ou ailleurs.

Ce malentendu, lié à la dénomination actuelle, pourrait être éliminé en adoptant le terme "titre déjeuner". En clarifiant cet objectif, les entreprises pourraient également mieux communiquer sur l’importance de cet avantage dans le bien-être et la productivité des salariés.

4. Une adaptation aux nouvelles habitudes de travail

Avec la montée en puissance du télétravail et des horaires de travail flexibles, de nombreux salariés préparent et consomment leurs repas chez eux. Ces nouvelles habitudes rendent le mot "restaurant" moins pertinent dans de nombreux cas.

En effet, de plus en plus de salariés préfèrent des options comme les plats préparés maison ou les repas livrés directement à domicile. Le "titre déjeuner" serait alors plus représentatif des réalités modernes, tout en valorisant la liberté des salariés dans leurs choix alimentaires.

5. Une portée universelle

Le mot "déjeuner" parle à tout le monde, quels que soient l’endroit ou la manière dont le repas est consommé. Cette dénomination aurait l’avantage de ne pas préjuger du cadre ou du contenu du repas, qu’il s’agisse d’un sandwich pris sur le pouce ou d’un plat élaboré au restaurant.

De plus, elle reflète une simplicité et une accessibilité qui pourraient séduire aussi bien les jeunes générations que les employeurs soucieux de moderniser leur approche des avantages sociaux.

6. Renforcer l’engagement pour une consommation responsable

Un changement de nom pourrait être l’occasion de promouvoir des valeurs sociétales fortes, comme la lutte contre le gaspillage alimentaire ou la mise en avant de produits locaux et éthiques. En adoptant le nom "titre déjeuner", les entreprises pourraient mieux aligner leur image avec ces valeurs.

Par ailleurs, un "titre déjeuner" ouvert à l’achat de tous les produits alimentaires consommables — qu’ils soient destinés à une consommation immédiate ou différée — inciterait les utilisateurs à privilégier les produits bruts. Ces derniers sont souvent plus sains et responsables que les produits ultra-transformés, dont l’impact sur la santé et l’environnement est régulièrement remis en question.

En encourageant les salariés à opter pour des fruits, légumes, légumineuses ou viandes locales, les entreprises participeraient activement à la promotion d’une alimentation plus durable.

EKIP, un exemple d’innovation dans les titres déjeuner

Ekip, acteur engagé des titres restaurant, incarne déjà cette évolution. Avec ses titres écologiques et solidaires, Ekip soutient une consommation responsable et adapte son offre aux besoins réels des salariés d’aujourd’hui.

Ekip se distingue également par son soutien aux initiatives locales et solidaires, en permettant aux salariés de consommer de manière éthique tout en soutenant les circuits courts. Le passage à "titre déjeuner" serait une suite logique à ces engagements, en reflétant l’évolution des besoins et des aspirations des utilisateurs.

Conclusion

Changer le nom "titre restaurant" en "titre déjeuner" n’est pas qu’une question de vocabulaire. C’est une manière de moderniser un avantage social en l’ancrant dans les réalités contemporaines, tout en affirmant des valeurs de diversité, d’inclusion et de responsabilité.

Cette évolution pourrait être bénéfique pour les entreprises, les salariés et la société dans son ensemble. En adoptant "titre déjeuner", nous pourrions bâtir un modèle plus inclusif, plus durable et mieux adapté aux défis du monde actuel.