Faut-il éplucher les légumes et les fruits ?
En théorie, non ! C’est dans la peau et dans la première couche que l’on retrouve le plus de substances chimiques naturelles, produites par les végétaux pour se protéger des agressions en tout genre (prédateurs, soleil, vent, manque d’eau…). Appelés phytonutriments, ce sont de puissants antioxydants pour ceux qui les absorbent car ils neutralisent les radicaux libres, responsables du stress oxydatif. En d’autres termes, cela signifie qu’ils nous protègent des dégâts provoqués par les agressions auxquelles nous sommes également soumis tels que stress ou exposition solaire trop intense. De nombreuses études explorent toutes leurs vertus, mais on sait d’ores et déjà qu’ils peuvent être antifongiques, antiseptiques, anti-inflammatoires, antibactériens… pour ne citer que quelques-unes de leurs vertus.
Pas de corvée de pluches ?
Le Dr William Li, éminent scientifique et médecin, travaillant sur les thérapies contre le cancer et contre les maladies cardiovasculaires (qui a conseillé les grands de ce monde de Bill Gates au Pape en passant par Charles III, si, si, si…), les considère comme les clefs de la santé, notamment en prévention d’un certain nombre de cancers. Resvératrol, lycopène, quercétine… La liste est très très longue, il y en aurait plus de 4000 connus à ce jour, tous avec des propriétés différentes et les scientifiques découvrent constamment de nouvelles substances. Quelques exemples : la peau d'une pomme concentre de quatre à six fois plus de polyphénols antioxydants (quercétine) que sa chair et celle des tomates contient une haute concentration en vitamine C et en lycopène (protection contre le cancer, vertus anti-inflammatoires et anticholestérol). En multipliant les variétés de végétaux, légumes et fruits consommés, on multiplie donc les chances d’en bénéficier. C’est une des raisons pour lesquelles, les experts en nutrition plaident autant pour la diversification de notre alimentation. La quantité compte peu, aucun ne peut faire le job à lui seul, c’est ensemble et combinés, qu’ils sont puissants. Donc, non, bien sûr, il faudrait ne pas les éplucher (sans parler du gain de temps…) !
Bio ou non bio ?
Pour autant, s’ils sont non biologiques, je vous conseille vivement de le faire. Selon Générations Futures, nous savons aujourd’hui que 66,70% des fruits non bios et 45% des légumes non bios contiennent des résidus de pesticides. Or ces résidus se retrouvent principalement sur la peau des végétaux. La présence de résidus de pesticides à des teneurs inférieures ou égales à la limite maximale de résidus (LMR), ou même un dépassement ponctuel, ne présentent pas un risque pour notre santé à proprement parler, selon l’ANSESS, mais scientifiques et associations alertent sur le potentiel fameux effet cocktail de tous ces résidus, effet non pris en compte par la législation actuelle.
Certains légumes et fruits peuvent cependant être achetés non-bio, soit parce qu'ils nécessitent moins de pesticides soit parce qu’ils ont une peau qui n’est pas trop poreuse : c’est le cas de des avocats, des bananes, kiwis, mangues, et pour les légumes : les brocolis, l’aubergine, le chou, l’asperge, les petits pois, le maïs (congelé) ou les oignons.
A l’inverse parmi ceux pour lesquels on retrouve le plus de résidus, on trouve en tête de liste les herbes aromatiques, le céleri branche (85% de risque), l'endive, la laitue, les haricots verts, la laitue, la pomme de terre, le poireau, les épinards, les pommes de terre et enfin le melon (40% de risque) et pour les fruits : le raisin (89% de risque), les agrumes type oranges, mandarines, clémentines, pamplemousses (très souvent au cœur de discussion concernant les pesticides), la cerise, la fraise ou encore la nectarine.
Même s'ils sont bios, en revanche, lavez-les soigneusement avant de les consommer avec des produits tels que du vinaigre blanc, gros sel ou bicarbonate. En le faisant correctement, il est possible de les débarrasser d’une partie des pesticides présents.
Local et de saison
Choisir des végétaux bio est donc une bonne solution mais choisissez-les surtout de saison et produits localement car c’est certainement le meilleur moyen de limiter le nombre de pesticides ingérés.
Un produit de saison poussera bien mieux sans engrais et s'exposera à moins de pesticides. Quand les fruits et légumes sont conditionnés pour voyager jusqu’à d’autres continents, ils sont récoltés bien avant d'arriver à maturité et sont donc moins riches en vitamines et en nutriments que s'ils avaient été cueillis à terme (sans parler de leur bilan carbone…).
Par ailleurs, les labels bio hors Europe peuvent être extrèmement différents. Le label bio français est très contrôlé. Les exigences réglementaires qui garantissent la qualité biologique des produits sont très nombreuses. Par exemple en dessous de 95 %, les termes « biologique » ou « bio » ne peuvent apparaitre qu’au niveau de la liste des ingrédients d’un produit. Les producteurs doivent notifier leur activité à l’Agence BIO qui tient à jour un annuaire des professionnels et doivent passer un contrat avec un organisme certificateur qui contrôlera leur activité.
Se faire du bien avec un boost de saveur en plus
Faites-le plein de fruits et légumes de saison. Figues, raisins, prunes sont tous très riches en antioxydants. Et n'oubliez pas qu'il est facile de « pimper » n'importe quelle salade ou plat de légumes avec des zestes de citrons pour profiter de l’hespéridine qu’ils contiennent, une puissante molécule qui travaille à la bonne santé de notre système sanguin.