Le Bilan Carbone des Titres Restaurant décrypté

Le Bilan Carbone des Titres Restaurant décrypté
Photo by Jeremy Bishop / Unsplash

Depuis le lancement de notre titre restaurant chez Ekip, nous nous sommes engagés à contribuer aux défis environnementaux, tels que le climat et la biodiversité.

Ces dernières années, la dématérialisation des titres déjeuner est devenue une tendance. L'un des arguments avancés par de nombreux émetteurs en faveur de cette transition est l'aspect écologique. Est-ce pour autant un progrès significatif d'un point de vue environnemental d'opter pour un format dématérialisé ? La réponse est NON, et cet article est là pour vous en apporter la preuve.

La mesure de notre Bilan Carbone

Avant de passer au crible notre Bilan Carbone, dé-zoomons un peu sur l'empreinte carbone de l'alimentation dans notre pays.

Selon la dernière étude menée par Carbone4, l'alimentation d'un français compte pour 2.45 tonnes d'équivalent Co2, soit 1/4 des émissions de gaz à effet de serre.

Autrement dit, si on veut respecter les accords de Paris (2 tonnes de Co2 par an et par personne), il va falloir considérablement modifier nos habitudes alimentaires.

Quel est le Bilan Carbone d'Ekip ?

💡
Nous avons réalisé ce diagnostic suivant la méthodologie Bilan Carbone sur une période de 6 mois. Les résultats sont donc extrapolés sur la base d'une année complète.

Ce qui compte avant tout est de prendre conscience de la répartition et des ordres de grandeur.

Depuis 2004 L’Ademe a publié en 2004 une méthodologie de quantification des émissions de gaz à effet de serre pour les organisations appelée Bilan Carbone. Pour faire un Bilan Carbone, il faut répertorier tous les impacts directs et indirects possibles de l'activité de titres restaurant, à savoir

  • La consommation énergétique de nos bureaux
  • La construction et la consommation des serveurs informatiques
  • l'envoi des emails et SMS et tous les autres supports de communication
  • L'utilisation des outils informatiques (tels que la visioconférence)
  • La prise en compte des déplacements travail - domicile
  • La prise en compte des déplacements professionnels et des hôtels
  • La fabrication, l'envoi et la destruction des cartes bancaires
  • L'utilisation de notre application mobile et de nos cartes
  • L'utilisation des titres restaurant, etc.
  • L'achat et l'utilisation de notre matériel informatique

Bref, vous l'avez compris, nous avons tout pris en compte. Vous êtes prêts pour le résultat ?

Bilan carbone de 100 tonnes de Co2

Sur les 100 tonnes de Co2 calculés, 95 tonnes sont attribués à l'utilisation des titres restaurant, c'est à dire à la consommation des salariés dans les restaurants et les commerces alimentaires, soit 95% !!!

Quelle conclusion tirer de ce Bilan Carbone ?

Le levier principal (et de très très loin) pour limiter notre impact climatique est de changer les habitudes de consommation des salariés qui utilisent le titre restaurant !

Ce résultat explique notamment la raison pour laquelle nous avons décidé avec Ekip de sensibiliser, d'encourager et de récompenser les salariés qui consomment dans des restaurants qui se soucient vraiment de l'environnement. Le potentiel de réduction des émissions de Co2 sur ce sujet est colossal.

Bien que les autres actions ne soient pas inutiles (rien ne l'est), elles ont toutefois des bénéfices environnementaux très limités. On joue sur l'épaisseur du trait.

Par exemple, la dématérialisation, qui est une bonne initiative (elle permet d'éviter l'impression et l'envoi régulier de chèques papiers) présente un bénéfice environnemental marginal... Et c'est également le cas de toutes les petites actions que nous avons mises en place pour limiter notre impact :

  • nos cartes et nos enveloppes sont en plastique recyclé
  • les cartes physiques sont optionnelles car nous favorisons le paiement mobile
  • nos serveurs utilisent majoritairement des énergies renouvelables
  • etc

Les solutions d'une alimentation engagée

Comme nous l'expliquions, c'est en changeant les habitudes alimentaires que nous pouvons avoir beaucoup d'impact. Alors, que faire ?

Si nous nous fions aux analyses scientifiques, il existe plusieurs solutions pour décarboner nos assiettes.

1/ Encourager une alimentation végétarienne

Si vous remontez sur le graphique de Carbone4 un peu plus haut, vous constaterez que manger de la viande (et du fromage dans une moindre mesure) est de très loin le geste qui a le plus d'impact.

A titre d'exemple et selon l'Ademe, un plat végétarien est 14 fois moins carboné qu'un plat avec du boeuf. Le graphique ci-dessous parle de lui même :

Source : Ademe

2/ Eviter le gaspillage alimentaire

‍‍Ce chiffre est impressionnant : 28% des terres mondiales sont utilisées pour produire de la nourriture qui n’est jamais consommée. En gros, la chaîne alimentaire, de la production à la consommation, est imparfaite et génère des pertes conséquentes, qui peuvent en partie être évitées.

Les leviers d’optimisation sont donc multiples et à plusieurs niveaux pour éviter le gaspillage alimentaire : favoriser les restaurants avec une carte courte, utiliser des solutions pour acheter les invendus, acheter des produits "imparfaits", ...

3/ Soutenir une alimentation biologique

Il existe 1000 façons de pratiquer l'agriculture biologique et les méthodes de production ont (évidemment) un impact sur les améliorations des gaz à effet de serre. Nous n'avons pas trouvé une donnée, validée unanimement par les scientifiques. En effet, si l'agriculture biologique permet d'éviter l'utilisation d'engrais chimique (qui émet 2% de Co2 dans le monde), cela est souvent compensé par la perte de rendements agricoles (en gros, il faut plus de terre pour produire autant).

Ainsi, des études que nous avons lues, nous notons un gain significatif sur les légumes bio (-40% d'émissions Co2) et moindre sur les farines, la viande ou le fromage (entre -10% et +10%).

Rappelons ici que l'avantage principal de l'agriculture biologique réside dans son impact positif sur la biodiversité.

4/ Favoriser les circuits courts et des aliments de saison

‍‍Suite à notre étude portée sur 2480 produits de la base Agribalyse (fournie par l’ADEME), la part du transport équivaut en moyenne à 8.4% des émissions carbones. Raccourcir la distance et diminuer les intermédiaires entre le producteur et le consommateur est donc une solution efficace pour réduire nos émissions.

5/ Promouvoir le 0 déchet et la consigne

De même, suite à une étude portée sur 2480 produits, la part des déchets équivaut à 6.5% des émissions carbones (en moyenne). Favoriser les produits peu emballés ou le vrac est bénéfique pour le climat (et cela l'est encore plus pour les océans).

Conclusion

Si on se fie aux données et aux ordres de grandeur, le constat est clair : il est beaucoup plus utile d'encourager un changement de la consommation alimentaire que de proposer une carte recyclée.

Un chiffre : L'utilisation des titres restaurant émet 20 fois plus de gaz à effet de serre que tous les autres domaines réunis (les déplacements, les serveurs, les bureaux, etc).

Chez Ekip, notre choix est donc rationnel : pour avoir de l'impact, nous soutenons et encourageons les salariés à consommer dans des lieux compatibles avec les accords de Paris (des plats végétariens, des solutions anti-gaspis, des produits bios, ...).

💡
Dans cet article, nous avons beaucoup écrit sur les enjeux autour du réchauffement climatique.

Il nous paraît important de ne pas négliger tous les autres bénéfices qu'un changement de consommation peut avoir sur la biodiversité.

Rappelons que l'alimentation est responsable de 80% de la chute de la biodiversité.