Comment Ekip identifie un commerce engagé : 5 critères clés

Comment Ekip identifie un commerce engagé : 5 critères clés

Ce que disent les études (et comment cela relie nos choix aux limites planétaires)

Résumé exécutif

La littérature scientifique est claire : réorienter l’alimentation vers le végétal, lutter contre le gaspillage, réduire (puis éviter) les déchets d’emballage, privilégier la saisonnalité et la proximité quand elles sont pertinentes, et soutenir des pratiques agricoles biologiques ou apparentées, sont parmi les leviers les plus efficaces pour rester dans l’« espace de fonctionnement sûr » de la planète tout en améliorant la santé publique.

Ces cinq critères structurent la grille de sélection d’Ekip et sont cohérents avec les meilleures synthèses scientifiques disponibles (IPCC, Science, Science Advances, PNAS, etc.).

Pourquoi ces critères comptent (cadre « limites planétaires »)

La mise à jour en 2025 du cadre des limites planétaires conclut que 7 des neuf limites (climat, intégrité de la biosphère, changement d’usage des sols, flux d’azote et de phosphore, eau douce, « entités nouvelles » comme les plastiques) sont déjà dépassés. Agir sur nos systèmes alimentaires et d’emballages contribue à réduire la pression sur plusieurs limites simultanément.

1) Alimentation plus végétale

La problématique

Le système alimentaire représente environ 30 % des émissions mondiales de GES. Même si nous décarbonions le reste de l’économie, les seules émissions des systèmes alimentaires compromettraient l’atteinte de +1,5 °C ; des actions combinées – dont un basculement vers des régimes plus végétaux – sont nécessaires (source : Science).

Ce que montre la recherche

Métasynthèses et analyses de cycle de vie : les aliments d’origine végétale affichent systématiquement des impacts bien inférieurs à ceux des ruminants (climat, terres, eutrophisation, énergie).

Base de données mondiale (Science, 2018) : la variabilité est large selon les pratiques, mais la hiérarchie relative des impacts (végétal ≪ ruminants) reste robuste et plaide pour des substitutions alimentaires.

Le GIEC (AR6) atteste, avec « preuves robustes, fort accord », qu’une alimentation riche en protéines végétales et plus faible en viandes et produits laitiers réduit fortement les émissions et la pression sur les terres, avec co-bénéfices santé.

Lien avec les limites planétaires

Un régime plus végétal réduit simultanément la pression sur le climat (moins de CH₄ et N₂O), l’usage des terres (moins de déforestation), les flux d’azote et de phosphore, et l’eau douce (source : IPCC)

À retenir (Ekip) : nous favorisons clairement les offres végétales, en cohérence avec ce consensus scientifique.

2) Anti-gaspi (réduction du gaspillage alimentaire)

La problématique

En 2022, 1,05 milliard de tonnes de nourriture ont été gaspillées (≈ 19 % de la nourriture disponible au détail, en restauration et à domicile), dont 60 % côté ménages. Le gaspillage représente 8–10 % des émissions mondiales et coexiste avec 783 millions de personnes sous-alimentées.

Ce que montre la recherche

Le GIEC recense un potentiel d’atténuation du gaspillage et des pertes à toutes les étapes de la chaîne, comparable – en ordre de grandeur – aux leviers côté production.

Des approches « Target-Measure-Act » et des partenariats public-privé accélèrent les résultats à l’échelle pays/ville/enseigne.

Lien avec les limites planétaires

Réduire le gaspillage abaisse la demande globale de production : moins de terres converties (biosphère/sols), moins d’intrants azotés et phosphorés, moins de pression sur l’eau et le climat.

À retenir (Ekip) : nous valorisons les acteurs qui préviennent, mesurent et réduisent le gaspillage, et ceux qui re-valorisent les invendus de manière crédible.

3) Zéro déchet (réduction/évitement des emballages)

La problématique

Les « entités nouvelles » (dont les plastiques) constituent une limite planétaire déjà transgressée ; la pollution plastique exige des transformations systémiques, en priorité réduction et réemploi, avant recyclage.

Ce que montre la recherche

Réemploi vs jetable : les analyses de cycle de vie (Nordic Council of Ministers, 2024) trouvent le réutilisable généralement préférable sur la majorité des indicateurs, sous conditions de bon taux de réemploi et de lavage optimisé.

Une étude ouverte (Journal of Cleaner Production, 2024) montre qu’un conteneur réutilisable peut dépasser le jetable sur le climat après ≈ 6 usages, selon la logistique et le lavage.

Lien avec les limites planétaires

Moins de plastiques à la source = moindre pression sur la limite « entités nouvelles », mais aussi gains indirects sur climat/énergie/eau via l’ACV des emballages. (source : Science)

À retenir (Ekip) : nous privilégions les solutions « réduire → réutiliser → (recycler en dernier) », avec transparence ACV (seuil d’usages, taux de retour, procédés de lavage).

4) Circuit court : local et saison

La problématique

Le « kilomètre alimentaire » compte, mais moins que le mode de production et la saisonnalité : pour certains produits, chauffer une serre hors-saison peut émettre bien plus que d’acheminer un produit de saison non chauffé. (source : ACS Publications+1)

Ce que montre la recherche

Étude Sci. Horticulturae (2022) : des tomates de longue distance issues de serres non chauffées peuvent surclasser des tomates locales de serres chauffées sur plusieurs impacts.

Classique « food miles » (ES&T, 2008) : changer d’aliments (ex. réduire le bœuf) pèse davantage sur le climat que rapprocher la production, même si le local reste pertinent quand il évite chauffage, froid ou pertes.

Lien avec les limites planétaires

Choisir la saison et des systèmes sobres en énergie réduit la pression sur le climat, l’eau et les nutriments. Le « local » renforce aussi la résilience et peut diminuer le gaspillage en logistique. (source : IPCC)

À retenir (Ekip) : nous regardons local ET saison, avec vigilance sur l’énergie (serres chauffées, froid), et la logistique (taux de remplissage, pertes).

5) Agriculture bio (ou approches convergentes : agroécologie, régénératif)

La problématique

Le bio réduit les intrants de synthèse et favorise la biodiversité ; il existe souvent un écart de rendement (contexte-dépendant), mais des co-bénéfices écologiques et parfois économiques. (source : ProQuest)

Ce que montre la recherche

Biodiversité : méta-analyse (Journal of Applied Ecology) → + ≈ 30 % de richesse spécifique en moyenne sur fermes bio (effet fort pour plantes/pollinisateurs), surtout en paysages intensifs.

Rendements : méta-analyse (Nature, 2012) → rendements bio en moyenne inférieurs, mais avec fortes variations selon cultures, pratiques et contextes.

Économie : méta-analyse (PNAS, 2015) → malgré l’écart de rendement, les fermes bio sont plus rentables en moyenne (+22–35 %), les primes nécessaires pour égaliser les profits n’étant que 5–7 %.

Lien avec les limites planétaires

En limitant les intrants azotés/phosphorés et en soutenant la biodiversité des agro-écosystèmes, ces systèmes agissent sur la biogéochimie, le biosphère, l'eau et le climat via les sols et l'énergie. (Source : iopscience.iop.org)

À retenir (Ekip) : nous valorisons le bio et, « à défaut », des pratiques convergentes (diversification, couvertures, intrants réduits, rotations), avec transparence sur performances environnementales.

Cohérence d’ensemble : un portefeuille de solutions

Les leviers ci-dessus se renforcent mutuellement : des régimes plus végétaux, moins de gaspillage, moins de plastiques, des chaînes de saison et sobres en énergie, et des pratiques bio/agroécologiques permettent d’obtenir des réductions cumulées compatibles avec les objectifs climatiques, tout en réduisant les pressions sur d’autres limites planétaires. Les synthèses du GIEC et de Science (Clark et al., 2020) confirment qu’aucune mesure isolée ne suffit ; il faut un paquet de mesures côté offre et demande.

Comment Ekip traduit la science en critères opérationnels ?

  1. Alimentation végétale : seuils d’éligibilité exigeants pour les offres 100 % végétales ou très majoritairement végétales. Justification : impacts les plus bas par kcal/protéine. (Source : iopscience.iop.org)
  2. Anti-gaspi : preuves de prévention/mesure/action (ex. suivi des pertes, dons, écoconception portions). Priorité aux démarches « Target-Measure-Act ». (Source : Wedocs UNEP)
  3. Zéro déchet : préférence au réemploi avec seuils d’usage réalistes, plans de collecte/lavage, et ACV publique. (Source : pub.norden.org+1)
  4. Circuit court (local & saison) : bonus quand saison et système sobre sont réunis pour éviter les serres chauffées hors saison. (Source : ScienceDirect)
  5. Agriculture bio / approches convergentes : certification bio ou, à défaut, pratiques agroécologiques vérifiées, avec co-indicateurs : biodiversité, sols, intrants, eau, énergie. (Source : BES Journals)

Foire aux questions (science condensée)

« Le local n’est-il pas toujours meilleur ? »
Pas toujours. La saison et l’énergie (chauffage/éclairage des serres, froid) pèsent souvent plus lourd que la distance pure. Le local qui est de saison reste une excellente option. (source : ACS)

« Les contenants réutilisables valent-ils l’effort ? »
Oui, dès que l’on franchit un seuil de réutilisation (≈ 6 usages dans une étude ouverte) et que la logistique/les lavages sont optimisés.

« Le bio peut-il nourrir tout le monde ? »
Les rendements sont en moyenne plus bas, mais variables ; les co-bénéfices (biodiversité/qualité des sols) et la rentabilité moyenne (via primes) sont documentés. La solution passe par un mix : meilleures pratiques, réduction du gaspillage, régimes plus végétaux. (source : ProQuest)

Références clés (sélection, à jour et évaluées par les pairs)

  • IPCC AR6 WG3, chap. 12 : rôle des régimes et du gaspillage dans l’atténuation.
  • Science (Clark et al., 2020) : même avec zéro fossile, les émissions alimentaires bloquent +1,5 °C sans transformations profondes.
  • Science (Poore & Nemecek, 2018) : impacts comparés par produit et par système.
  • ERL (Clark & Tilman, 2017) : méta-analyse des impacts alimentaires par groupe d’aliments (plantes ≪ ruminants).
  • UNEP (Food Waste Index, 2024) : quantification du gaspillage et leviers d’action (8–10 % des GES).
  • UNEP (Turning off the Tap, 2023) : feuille de route mondiale pour réduire les plastiques (réduire-réemployer-recycler).
  • Science Advances (Richardson et al., 2023) : six limites planétaires déjà franchies (dont « entités nouvelles »).
  • Nordic Council of Ministers (2024) : ACV réemploi vs jetable (restauration à emporter).
  • Journal of Cleaner Production (2024) : réemploi ; seuil d’usage et sensibilité au lavage/transport.
  • ES&T (Weber & Matthews, 2008) : « food miles » vs choix alimentaires.
  • Scientia Horticulturae (2022) : tomates : saisonnalité/énergie vs distance.
  • Journal of Applied Ecology (Tuck et al., 2014) : biodiversité : + ≈ 30 % en bio.
  • Nature (Seufert et al., 2012) : écarts de rendement bio – contexte-dépendants.
  • PNAS (Crowder & Reganold, 2015) : rentabilité moyenne supérieure en bio (+22–35 %).

Notes méthodologiques

  1. Qualité des sources
    Revues à comité de lecture (Science, Nature/PNAS, ERL, Journal of Cleaner Production, Journal of Applied Ecology) et institutions onusiennes (UNEP, IPCC).
  2. Interprétation
    les ACV et méta-analyses comparent des « moyennes » ; l’empreinte réelle dépend des pratiques et des contextes (énergie, logistique, taux de réemploi, rendements). D’où l’importance, chez Ekip, d’exiger des données spécifiques (p. ex. ACV publiques, indicateurs de gaspillage).

Conclusion

Les cinq critères d’Ekip ne sont pas des « marqueurs de tendance » : ils traduisent les leviers les mieux établis par la science pour décarboner et « dé-pressuriser » notre système alimentaire, tout en renforçant la santé et la résilience. En les combinant – végétal, anti-gaspi, zéro déchet, saison/proximité, bio/agroécologie – nous maximisons les co-bénéfices et l’alignement avec les limites planétaires.