Quels poissons est-il préférable de consommer ?

Quels poissons est-il préférable de consommer ?
Photo by Guilhem Gravier

Profitons de l'été pour prendre de bonnes habitudes en apprenant à très soigneusement choisir son poisson, chez le poissonnier comme au restaurant.

Des océans très pollués

Les interdictions de baignades qui sont décrétées par les autorités cette année encore sur de nombreuses plages du Nord au Sud, nous rappellent une fois de plus la vulnérabilité et les menaces qui pèsent sur nos océans. La qualité des eaux s’est fortement dégradée en raison d’une pollution très importante due à l’activité humaine. Cette pollution nous menace à double titre : directement comme nous le voyons en ce moment en nous privant de baignade et de façon indirecte en contaminant la faune marine dont nous nous nourrissons et qui nous contamine à notre tour à cause de polluants du type dioxines, PCB ou métaux lourds aux effets délétères sur la santé (troubles neurologiques, cancers, perturbations endocriniennes...).

Pour cette raison et également parce que les réserves halieutiques sont très sérieusement entamées et que nombre d’espèces en termes de #biodiversité, sont menacées, les poissons que nous achetons et celui que nous choisissons au restaurant doivent être soigneusement sélectionnés.

Deux portions de poisson par semaine

Les recommandations officielles de l’ANSES sont de deux portions par semaine, pas plus, alors même qu’ils ont des qualités nutritionnelles exceptionnelles, car riches en protéines de qualité, en vitamines et en minéraux essentiels.

Sur ces 2 portions, privilégiez au moins un poisson gras. Pensez SMATH : sardine, maquereau, anchois, truite, hareng. Cette famille de petits poissons est un peu moins contaminée mais surtout elle est très riche en Oméga-3, or on n’en finit plus d’identifier les vertus des Oméga-3 !

Oméga-3, des bienfaits avérés

Les études se multiplient et toutes apportent de nombreuses preuves de leur puissant effet anti-inflammatoire, de leur capacité à réguler la tension artérielle, les réactions immunitaires et l'agrégation des plaquettes sanguines et de leur puissant pouvoir protecteur des fonctions cognitives. Ces oméga-3 ne peuvent pas être remplacés par ceux fournis par certains végétaux type noix, graines de chia ou de lin par exemple. Ils viennent les compléter. Lorsqu’on est végétarien, la solution est de les trouver dans certaines algues ou huiles d’algues.

Ces poissons sont aussi riches en vitamine D, pas si facile à trouver dans l’alimentation. Le maquereau mariné et grillé en été ou le chinchard, accompagné d’une salade de fenouils crus, radis et d’herbes fraîches, est une bonne option. Le ceviche de sardines en conserve au naturel ou à l’huile, pour une soirée caniculaire aussi. Il vous suffit d’émietter les sardines sur de petits cubes de tomates et de concombres, d’ajouter du jus de citron jaune ou vert, de l’oignon rouge, de la coriandre et un peu de piment, pour avoir un plat très rafraichissant. Ces 3 poissons sont par ailleurs « de saison », car oui, il y a une saisonnalité pour les types de pêches et de poissons.

Poissons blancs issus de la pêche durable

Pour la seconde portion, choisissez un poisson blanc avec le label éco-responsable pêche durable, et variez les espèces d’une semaine à l’autre. Le WWF a publié un guide très pratique pour nous aider à faire des choix #éthiques. L’idée est d’éviter les poissons exotiques qui viennent d’un autre continent et ceux pêchés par des méthodes industrielles type chalut de fond qui ramassent tout ce qu’il trouve sans sélectivité, détériorent les habitats et les organismes posés sur le fond. Les étiquettes chez les poissonniers sont très documentées en la matière, c’est une obligation. Elles précisent la provenance du poisson comme le type de pêche. Le plus simple est d’échanger avec son poissonnier. Le mien m’a par exemple, recommandé de remplacer le cabillaud par du lieu ou de l’églefin qui ne sont pas menacés et sont beaucoup moins chers.

Faut-il éviter le saumon et le thon ?

Le saumon sauvage est très contaminé au mercure, le saumon d’élevage conventionnel non bio très contaminé aux pesticides. Cette contamination est due à leur type d’alimentation. Alors si vous adorez ça, faites-vous plaisir avec soit du saumon sauvage provenant de la communauté européenne de temps en temps, soit avec du saumon d’élevage bio, on n’y retrouve encore quelques traces de mercure, mais bien moindres ou remplacez-le par de la truite arc en ciel française d’élevage bio ou label rouge.

Le thon (blanc, germon ou rouge) est lui aussi à éviter. C’est un prédateur vorace, qui se nourrit de kg de poissons quotidiennement donc fortement contaminé. Il présente de telles teneurs en méthylmercure, que l’ANSES ne recommande pas d’en consommer plus de 150 g par semaine pour les femmes enceintes et les adolescentes. En plus, les populations de thon rouge ont gravement diminué en raison de la surpêche et de la pêche illégale. Il a failli disparaître il y a 20 ans. Et même si sa population a augmenté ces dernières années, selon le WWF « la population n’a pas encore atteint le seuil de la durabilité ».

Au restaurant

Certains restaurants font également des choix drastiques et s’engagent dans des pratiques respectueuses de l'environnement. Avez-vous remarqué que le lieu jaune est de plus en plus souvent à la carte ? Et si la dorade ou le bar s’y trouve aussi, il y a fort à parier qu’il s’agit d’un poisson d’élevage. Aucun chef ne prendrait le risque de mettre à sa carte permanente, un poisson qui dépendrait de la pêche du jour.

Le poisson est un aliment cher, donc en règle générale, méfiez-vous des propositions bon marché type salade au thon, pâtes ou pizza au saumon fumé (mais quelle idée !?!?) des take away ou fast food. Vous trouverez sur notre blog des propositions de restaurants #eco-responsables dans certaines villes.

Conclusion

Choisir c’est renoncer. Oui c’est vrai. C’est un peu renoncer à la facilité, mais c’est aussi devenir acteur du changement, car tous ces choix vont nous permettre de contribuer à préserver la #biodiversité des océans tout en optimisant notre santé. C’est un bel objectif pour cet été, non ?